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Légendes

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Le windigo

Un animal invisible et de mauvaise renommée vient se manifester à des enfants.

(St-Adelphe, Champlain)

"Mon grand-père nous parlait souvent du windigo, un animal invisible qui passait vite comme le vent et subtilisait le gibier pris dans les pièges des chasseurs. Lorsque au printemps les hommes des chantiers forestiers revenaient des Pays-d'en Haut, ils avaient presque tous, une nuit ou l'autre, entendu passer cet animal qui, disaient-ils, se déplaçait en glissant sur la neige ou en roulant sur le sol herbeux. Au passage, il leur dérobait généralement leur chaudière de nourriture cachée derrière un arbre en prévision du repas du midi. Lorsque les bûcherons étaient rassemblés autour d'un feu pour dîner et qu'ils entendaient des bruits, il y en avait toujours un qui lançait une galette ou un croûton de pain dans les branchages, souhaitant ainsi tenir le windigo loin d'eux.

Dans les régions de l'Abitibi et tu Témiscamingue, on prétendait même que l'animal filait sur l'eau des lacs à grande allure et qu'en passant il dépouillait les colons du poisson nécessaire à leur subsistance. D'ailleurs mon grand-père prétendait que le windigo avait besoin, pour vivre, de manger sept fois la grosseur de son corps chaque jour. Dans les "sucreries" des Cantons de l'Est, si les hommes laissaient, la nuit, une cabane à sucre sans surveillance, il leur arrivait de découvrir, le matin, qu'ils s'étaient fait voler des " manquarts de sucre".

Mes parents pétendaient aussi qu'en hiver, lorsqu'il était affamé, le windigo venait aux alentours de la grange pour voler des oeufs et des poules. Un soir, nous avions dû faire une recherche dehors, autour des batiments, pour retrouver notre chatte qui n'était pas rentrée. Nous avions profité du moment où grand-père revenait de l'écurie avec son fanal car il faisait très noir. Comme nous entendions notre chatte miauler avec insistance et que nous la pensions dans une mauvaise situation, grand-père nous dit " Tiens, elle a dû rencontrer le windigo derrière la grange". Au même moment nous vîmes passer en vitesse, devant l'étable, une bête à grandes oreilles et qui portait un panache. Inutile de dire que la peur nous  avait fait détaler vers la maison.

À plusieurs reprises, pendant la nuit, nous avons encore entendu notre chatte miauler désespérément; et ce n'est que le lendemain que le pauvre animal revint, penaud, gratter à la porte pour entrer. Nous étions bien fiers qu'elle ait survécu au windigo, même si elle avait une oreille déchirée et des touffes de poils en moins".

(Tiré du livre Légendes des villages)

 

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L'image utilisée est copyright ©Alan Ayers