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Légendes Belges

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Les légendes et les contes sont de:

Jean-Pierre Lensen.

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(Visé)

La légende de Saint Wolbodon

1029

L'abbaye Saint-Laurent, à Liège, fut

commencée par Eracle vers 970. L'évêque

Walbodon décédé le 21 avril 1021 et enterré

dans la crypte de Saint-Laurent, lui fit

des donations très importantes qui le firent

considérer comme protecteur spécial du couvent.

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Une jolie légende se rattache à la vie de

cette abbaye. Nous la conterons ci-après en

nous inspirant des récits des vieux

chroniqueurs. C'était du temps de l'épiscopat

de Réginald ou Réginard (1025 à 1029).

A cette époque, les moines bénédictins de

Saint-Laurent étaient dans une profonde

misère; Réginard ne devait en effet intervenir

qu'en 1034 pour faire achever les bâtiments

du couvent et loger ainsi les pauvres religieux.

Leur dénuement était tel que les objets de

première nécessité leur manquaient même les

frocs des moines tombaient en lambeaux.

 

L'abbé du couvent, nommé Etienne, qui

vécut de 1025 à 1059, se trouva donc dans une

situation bien triste le jour où, sans plus tarder,

il dut prendre des décisions pour l'habillement

de ses moines. Il chargea un des frères

bénédictins nommé Renuard d'aller emprunter

de l'argent aux âmes charitables, et de se

rendre au marché de Visé pour y acheter du

drap destiné à confectionner des vêtements

monastiques. Le frère Renuar se mit donc

en campagne. L'abbé Etienne se rendit dans la

crypte du couvent sur la tombe de l'évêque

Wolbodon pour l'implorer afin que réussisse

la mission dont dépendait la vie du couvent.

 

Ayant adressé au saint protecteur une ardente

prière mêlée de larmes, il s'endormit sur la

pierre, saint Wolbodon lui apparut en songe

et lui dit:

Pourquoi douter, frère Etienne, de la

miséricorte du SEigneur? Avez-vous

oublié les recommandations formelles de

Jésus; ne demandez donc point ce que vous

aurez à manger ou boire et n'ayez pas

vues prétencieuses. Car les gens du monde

s'inquiètent de toutes ces choses, mais votre

Père sait que vous en avez besoin; ne

craignez point petit troupeau!

Envoyez votre frère au marché de Visé

et Dieu pourvoira à vos nécessités.

 

Réveillé de ce songe merveilleux, l'abbé fit

immédiatement rappeler le frère Renuard

qui s'était déjà mis en route et lui fit part

de sa vison. Plein de courage, l'humble

bénédictin se mit en route pour Visé où

il arriva le mercredi, jour de grand marché.

 

Le marché de Visé était à cette époque

extrêmement important; reconnu par le grand

empereur Charlemagne, vers l'an 799, il

avait été institué, suivant la tradition par

la mère (ou la fille qui s'appelait aussi Berthe)

du puissant monarque. Il ne fit que se

développer durant les 9e et 10e siècle et

atteignit son apogée dans le courant du

11e siècle. Le tonlieu, droit sur les

marchandises exposées, en avait été donné

le 15 juin 983 par l'empereur Otton à l'Église

de Liège. Ces foires hebdomadaires renommées

pour leurs pelletries (spécialement du mouton),

leurs étoffes et leurs marchandises de fer,

avaient acquis une telle importance que des

troupes armées à cheval, au service de la ville,

galopaient à francs étriers sur les routes

aboutissant à l'agglomération

(les célèbres Visévoies) sur un parcours de

deux lieues à la ronde, elles étaient

chargées de tenir les chemins francs et de

préserver les marchands et les acheteurs

des attaques et des rapines des rôdeurs.

 

Escorté par une troupe de cavaliers, le frère

Renuard fit donc son entrée à Visé

et se rendit sur le marché qui battait alors

son plein.

 

Il y était de quelques instants lorsqu'un

étranger, en qui certains crurent voir saint

Wolbodon lui même, s'approcha de lui en lui

demandant d'où il venait et ce qu'il cherchait.

J'ai été envoyé par saint Wolbodon, dit-il,

afin d'acheter des étoffes pour les frères, mais

leur prix est si élevé que je ne pourrais

m'acquitter de ma mission...

Le marché de Visé était-il donc si cher à

l'époque, ou les chalaands étaient-ils

débrouillards!

 

Son interlocuteur parut s'émouvoir et, tirant

son escarcelle, donna généreusement au frère

Renuard soixante sols d'argent de bonne

monnaie, au moyen desquels les bénédictin

ravi put acquérir le drap nécessaire.

 

Dire les actions de grâce qui montèrent vers

Dieu au retour de l'envoyé du couvent de

Saint-Laurent, serait chose certes bien difficile.

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