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Légendes Belges

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Depuis que j'ai fait mon voyage

en Belgique, je me suis intéressée

à leurs contes et légendes.

Je vais vous en raconter quelques une.

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La Lorette

1684

Laissons parler Marie de la Trinité:

Je suis bien placée, moi qui m'appelle Marie,

pour rappeler qu'au Moyen Age,

le culte de Notre-Dame jouissait

d'une grande réputation.

On aimait les prodiges.

Que dire de cette maison sainte de Nazareth

là où Jésus vécut sa tendre enfance

(sa vie cachée, comme on aime à le dire),

des anges envoyés ailés l'auraient

transportée de Palestine en Dalmatie

puis en Italie. D'être arrivée près d'Ancône

dans un lieu planté de lauriers

lui aurait donné son nom Loreto.

Mais cela n'explique pas que dans

une ville mosane à des milliers de

kilomètres se soit implantée une réplique

de cette chapelle et de l'ermitage chargé

d'abriter le gardien.

On lit sur le linteau: 1684

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C'est au 17 siècle, le grand siècle, le siècle

de Louis 14, le siècle de la Contre-Réforme.

Parlons-en de Louis 14. Il est passé

dans la région et ses troupes nous ont

laissé de tragiques souvenirs

car il voulait régler le compte des mangeurs

de harangs, ces Hollandais qui rivalisaient

commercialement avec ses bateaux

et se croyaient défenseurs de la foi chrétienne.

 

Après avoir pris Maastricht en juin 1763,

les troupes françaises vont y rester

cinq ans jusqu'au traité de Nimègue qui

rendra cette ville aux Hollandais.

 

Durant ces années d'occupation, les troupes

ne vont pas rester sans rien faire.

Jugez plutôt : en 1674 les troupes

françaises vont détruire les forteresses

espagnoles voisines Argenteau et Navagne

puis en 1675, les remparts de la bonne

ville de Visé, ville qui était pourtant

neutre. Mais il n'y aura pas trop

de dégâts dans le patrimoine

des maisons vidétoises. On a pu dire ouf,

et remercier tous les saints, saint Martin,

saint Hadelin, saint Georges,

saint Nicolas, saint Vincent et surtout

Notre-Dame.

 

Deus chanoines de Saint-Hadelin revenant

d'un pèlerinage à Rome proposèrent

à la population locale de construire un

sanctuaire à Notre-Dame en remerciement

d'avoir épargné à la ville de grands

malheurs lors du passage des Français.

Ils n'eurent guère de problèmes pour

rassembler la somme nécessaire,

et purent construire une chapelle à

l'imitation de celle de Lorette ainsi

qu'un ermitage pour héberger le surveillant

de cet oratoire. On y placa au 19 siècle,

deux statues rescapées du couvent

des franciscains récollets (établis dans la

rue du même nom), représentant

saint François d'Assises et saint Antoine

de Padoue.

 

Ce pèlerinage était célèbre. Mais il fut

troublé par des rivalités de couleurs.

Endendons-nous bien, pas entre ceux qu'à

Visé on appelle les Rouges

(couleur du pantalon des anciens Arquebustiers)

et les Bleus

(couleur du pantalon des anciens Arbalétriers)

mais bien entre le le blanc et le noir...

couleurs de la statue de la Vierge

de la chapelle de Notre-Dame de Lorette

 

Son visage était noir depuis une infinité

d'années (probablement l'effet de la fumée

des cierges). Le curé en 1837 ordonna de lui

peindre le la face de couleur chair.

Durant quatre ans, les fabriciens

(de la fabrique d'église) supportèrent mal

la douleur que leur causait

cette innovation, celle-ci risquait de

mécontenter les pèlerins.

 

Le 24 mars 1841, ils renoircirent la Vierge.

Le lendemain, un vicaire la leur enlève

et la repeint selon le goût du curé.

Cet acte irrite profondément les fabriciens.

Le pouvoir civil, représenté par

un brigadier de gendarmerie et un échevin,

prend fait et cause pour eux, empoigne

le vicaire, le conduit en prison du chef

de détournement et séquestration

de la sainte Vierge. L'évêque excommunie

brigadier et échevin, qui sont traînés en cour

d'assises à Liège. Mais le jury les

absout et la Vierge restée blanche

est réinstallée

 

Lorsqu'il fut question de construire un

nouveau cimetière, celui près de l'église

était coupé par la nouvelle route de Jupille

et manquait de place, on le déplaça à côté

de la chapelle. On était alors en 1878

L'année précédente, on plaçait 194 marches

en pierre calcaire et un calvaire

au milieu de celles-ci, puis on planta

une allée de platanes pour réunir

les escaliers de la chapelle au nouveau

cimetière. Un descendant de l'entrepreneur

Bellem chargé de réaliser les escaliers

de Lorette nous a signalé que ce travail

ne fut pas entièrement payé par la ville

de Visé et qu'en représailles les fers

d'ancrage devant relier les différentes

parties des marches ne furent jamais

placés. Ils attendent toujours!

 

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sorcierepuce.gif (1995 octets)Création Alexandra

 

 


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